Pierre CULLIFORD est mon cousin par le couple : Jean Joseph ANSEAU, né vers 1673 à ?? et décédé à Croix-lez-Rouveroy le 24 juin 1721 (frère de Nicolas ANSEAU, curé de l’église collégiale et paroissiale de St Germain, doyen de chrétienté de Mons et de son district, chanoine du vénérable chapitre de St-Pierre à Leuze) et de CAMPION Isabelle Louise, née à Croix-lez-Rouveroy le 4 janvier 1682 et décédée à Croix-lez-Rouveroy le 8 juillet 1765.
Parenté
Pierre André Gabriel dit Peyo CULLIFORD est un cousin au 8e degré d’un arrière-grand-parent d’Alexandre JAUPART.
En effet,
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Jean Joseph ANSEAU (1 lien de parenté).
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Isabelle Louise CAMPION (1 lien de parenté).
sont en même temps
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des ancêtres à la 11e génération d’Alexandre JAUPART
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des ancêtres à la 8e génération de Pierre André Gabriel Dit Peyo CULLIFORD
Pierre Culliford, d’origine britannique par son père, est né à Bruxelles le 25 juin 1928.
Son petit neveu, incapable de prononcer « Pierrot » l’appela Peyo. Et comme il fallait un nom de plume…
Il effectue des études primaires et secondaires mouvementées au collège St Louis de Bruxelles qu’il abandonne à l’âge de 16 ans, à cause de la Seconde Guerre mondiale.
Jusqu’à la libération, il est assistant projectionniste dans une salle de cinéma puis il passe quelques mois à l’Académie des Beaux-Arts de la capitale. Mais cet enseignement ne lui convient pas car il est attiré par le dessin humoristique et la caricature. Il affirme d’ailleurs avoir appris son métier « dans les albums de Hergé et les comics américains ».
Il travaille ensuite, en 1945, comme « gouacheur » à la CBA (modeste studio de dessins animés) où il rencontre ceux qui devaient devenir des « as » de la BD et de merveilleux amis : Franquin, Gaston, Morris (Lucky Luke) et Paape (Marc Dacier).
Malheureusement, ce studio fait faillite et Peyo s’oriente vers la publicité.
Après un an de dessin publicitaire, Peyo débute timidement dans la bande dessinée : un essai dans « La Dernière Heure », puis dans « Le Soir ».
Bientôt, en 1947, la fusion d’une passion débordante pour le Moyen-Age mythique de sa plus tendre enfance et d’un humour poétique teinté de fantaisie tend à la réalisation de Johan (qui, à ses débuts avait des cheveux blonds), jeune page fidèle à son roi, qui sera le reflet de nos valeurs morales traditionnelles. Parallèlement, il anime Pied-Tendre le petit indien dans Mowgli, la revue des louveteaux belges, et produit quelques dessins humoristiques dans divers quotidiens.
Le style s’affine, la verve s’aiguise et, après quelques escarmouches dans différents médias dont « Moustique », le damoiseau Peyo entre chez Spirou en 1952, grâce à André Franquin.
En 1954, « Le Lutin du Bois aux Roches » nous révèle l’existence de Pirlouit, garnement facétieux, râleur, paresseux et gourmand qui devient le compagnon d’épopée de l’écuyer Johan. Leurs aventures, illustrations pittoresques de la vie quotidienne au Moyen-Age, s’orientent rapidement vers l’univers fantastique et magique des légendes nordiques hantées par les grimoires, les sources des Dieux, les forêts mystérieuses et les lutins malicieux.
Et, en 1958, Johan et Pirlouit rencontrent au « Pays Maudit » de fabuleux petits êtres bleus, hauts de cinq pouces : les Schtroumpfs. (NB : Peyo les peignit en bleu parce que son épouse trouvait cette couleur plus harmonieuse dans un décor de verdure. Madame Peyo devint ensuite la coloriste de l’équipe).
Les sympathiques petits lutins bleus, aux bonnets, chaussons et culottes blanches (d’où dépasse une adorable petite queue bleue) enchantent instantanément des milliers de lecteurs et l’album « La flûte à six Schtroumpfs », création originale et pleine d’inventions, entre dans la légende.
Au cœur de ce Moyen-Age mythique commence la fable des Schtroumpfs et Peyo, magicien de l’imaginaire, est armé Chevalier de la Table à Dessin.
A l’initiative de Yvan Delporte, alors rédacteur en chef de Spirou, les Schtroumpfs acquièrent leur autonomie ; les six premiers épisodes paraissent sous la forme de mini-récits.
En 1960, à la suite du succès remporté par l’album de Johan et Pirlouit rebaptisé la Flûte à six trous (aux éditions Dupuis), Peyo redessine les premières aventures des Schtroumpfs et les adapte en grand format.
Peyo invente le langage Schtroumpfs, aujourd’hui parlé et compris dans le monde entier, lors d’une virée dans le sud avec son ami Franquin. Lui désignant la salière, il dit en éternuant : « Passe-moi le… schtroumpf ! ? ».
Après avoir bien ri, les deux ludiques compères schtroumpfent le schtroumpf à qui mieux mieux, remplaçant dans la phrase tous les mots clefs par schtroumpf ou schtroumpfer et, chose surprenante, ce langage s’avère parfaitement compréhensible et d’une très grande souplesse sémantique.
C’est l’aurore d’une formidable aventure….
Si Peyo est un auteur de bande dessinée émérite, ce qu’il aime surtout, c’est de « raconter » une histoire… Il aurait été écrivain ou journaliste s’il n’avait pas été dessinateur. Ses sujets, il les puise souvent dans ce qu’il aime depuis sa tendre enfance : le Moyen Age. Un « certain » Moyen Age : celui des contes et des légendes avec leur côté fantastique et imaginaire, celui que sa nurse écossaise lui instilla avec Walter Scott. Il y ajoute sa propre poésie, sa fantaisie, son humour. Il raconte et dessine tout cela avec une fraîcheur et une naïveté, une tendresse qui fait penser à un « Douanier Rousseau de la bande dessinée »….
Mais il a aussi le don de la narration, du dialogue, de la mise en scène, qui se traduisent dans ses « planches » avec une grande connaissance du métier. Il est secondé quelque fois par des jeunes qu’il forme et par sa femme, qui le conseille pour la couleur.
Ces talents-là devaient l’amener tout naturellement au dessin animé.
Puisque Peyo possédait « l’art de raconter » et de mettre en scène sur « papier », pourquoi ne pas voir s’animer tout ce petit monde ?
C’était son rêve… qui se réalisa lorsque les Editions Dupuis acceptèrent le financement d’un grand dessin animé ! Et comme l’histoire de la Flûte à six Schtroumpfs, où apparaissaient pour la première fois les Schtroumpfs, lui tenait à cœur, Peyo décida de l’adapter pour le grand écran. Un fameuse entreprise à laquelle il s’attela avec passion. Un nouveau métier, qu’il apprit à aimer avec l’aide d’Yvan Delporte et de Michel Legrand.
Farfelu impénitent et ancien rédacteur en chef de Spirou, Delporte s’est montré coscénariste et codialogiste talentueux et super-documenté, comme à l’accoutumée.
Quant à Michel Legrand, Palme d’Or pour « Les Parapluies de Cherbourg » et « Le Messager », il traita le rythme musical complexe avec élégance et fraîcheur.
Poussy, le petit chat, entama sa carrière dans « Le Soir-Jeunesse » jusqu’en 1960 puis dans Spirou en 1965.
Toujours en 1960, Peyo crée Benoît Brisefer dans Spirou (sur les décors de Will) qui représente la période moderne de Peyo, lorsqu’il eut envie de dessiner autre chose que des diligences : un téléphone par exemple.
Ce héros de bonne volonté et poète des trottoirs, redresseur de torts et ami de Madame Adolphine, est un petit garçon à la force herculéenne, celle dont rêvent beaucoup d’enfants.
Par ailleurs, notons que le moutard permit à Peyo de se défouler en se moquant gentiment de la BD américaine toujours entichée de Superman : lorsque Benoît éternuait, il redevenait petit garçon ordinaire pendant la durée de son rhume !
En 1961 et 1962, toujours en compagnie de Will, il scénarise « Des fleurs pour mon lüger » et « La ceinture noire », les deux premiers épisodes de Jacky et Célestine proposés dans le Soir Illustré. Par la suite, cette série sera reprise graphiquement par Jo-El Azara, par François Walthéry, par Francis et par Roger Leloup ; Peyo ne collaborant plus que de loin au scénario, principalement assuré par Vicq, puis par Gos et par Mittéï.
Le succès grandissant des Schtroumpfs contraint en effet Peyo à créer son studio et à s’entourer d’une solide équipe. Outre les artistes suscités, notons la présence dans ce groupe de Lucien De Gieter, de Marc Wasterlain, de Derib, d’Albert Blesteau et de Benn,..
1983 et 1984 concrétisent l’internationalisation de ces petits personnages (des millions de produits dérivés ainsi que de multiples dessins animés mettant en scène les incroyables Schtroumpfs envahissent la planète).
Devant ce succès, Peyo et sa famille s’organisent. Sa fille Véronique se charge de la gestion du « merchandising » et son fils Thierry Culliford supervise la production du studio Peyo (chargé entre autres choses de réaliser les différents dessins publicitaires).
En 1989, Peyo fonde sa propre société d’édition : Cartoon Création. Cette année-là, cette maison lance le magazine Schtroumpfs, publiant bien entendu de nouvelles aventures des Schtroumpfs, mais aussi Pierrot et la lampe, inspiré par un « péché de jeunesse » de l’auteur, apparu à l’origine dans le journal Bonux Boy (un recueil en 1991).
Signalons par ailleurs l’ouverture d’un parc d’attractions consacré aux lutins bleus et rebaptisé en juin 1991 Walibi-Schtroumpfs (à Hagondange, près de Metz).
En 1992, Cartoon Création cède la version albums de ses séries (les Schtroumpfs, mais aussi Benoît Brisefer et Johan et Pirlouit,..) aux éditions du Lombard. La revue Schtroumpfs se continue quant à elle aux éditions Tournon. Cette année-là, François Walthéry adapte un scénario de Peyo pour sa série Natacha (album La ceinture de Cherche-Midi aux éditions Marsu-Productions).
Peyo meurt la même année, victime d’un arrêt cardiaque (24 décembre 1992).