Les fabriques d’églises seraient-elles trop nombreuses dans nos communes ? La question est en tout cas posée à de nombreux endroits, notamment à Estinnes. Le conseiller communal, Alexandre Jaupart (EMC), également représentant de plusieurs fabriques d’églises, a soumis à l’évêché l’éventualité de fusionner l’ensemble des fabriques estinnoises pour n’en créer qu’une seule reprenant quelques clochers, dans un premier temps, avant de s’étendre à toutes les fabriques ensuite.
Fusion refusée
« Une fusion des Fabriques permettrait de faire des économies d’échelle », explique la bourgmestre de la commune, Aurore Tourneur. « Mais aussi de créer une certaine hiérarchie dans les urgences. Ce qui commence tout doucement à se créer. Le tout est d’éviter les querelles de clochers. L’idéal serait d’avoir un intermédiaire principal entre les fabriques et la commune, en veillant à ce que tout le monde soit représenté. »
Si une telle fusion permettrait de faire des économies (« de 2 à 3.000 euros sur un budget de 45 000€ » selon le conseiller Alexandre Jaupart), il s’agit surtout de simplifier le travail administratif.
La demande a donc été faite de façon officieuse auprès de l’évêché… qui a répondu de façon catégorique : non ! Les fusions des différentes entités ne sont pas envisageables en l’état.
Une fusion à Ecaussinnes
Pourtant, une telle fusion a déjà vu le jour à Ecaussinnes… mais dans un contexte bien différent. Les fabriques sur le point de fusionner sont celles du Sacré-Cœur et de Saint-Rémy.
Pour rappel, depuis près de quatre ans, l’église du Sacré-Cœur est fermée au public, suite à un problème lié à la stabilité du bâtiment qui nécessite de gros travaux. « En l’absence de bâtiment, la Fabrique n’a plus de raison d’être », explique le bourgmestre de la commune, Xavier Dupont. « La communauté a dû se déplacer vers l’église Saint-Rémy pour pouvoir continuer à suivre les messes. C’est pourquoi les deux fabriques sont en train de fusionner. » Si du côté de l’évêché, cela n’a pas posé de souci dans ce cas, c’est du côté des diverses autorités provinciales, régionales et ministérielles que cela se complique. En effet, au-delà de la fusion de ces fabriques, il y a la question de la propriété et, surtout, de l’avenir de l’église du Sacré-Cœur, appartenant jusque-là à la Fabrique et non à la commune.
Réhabilitation compliquée
Il faut que la fusion, en plus d’être validée par l’évêché, soit acceptée par le ministre de la justice, la Région Wallonne et le gouverneur de la province avant de pouvoir entamer les démarches de désacralisation. Et c’est seulement après que la fabrique d’église pourrait introduire une procédure de vente publique.
Les paroissiens devront donc encore attendre avant de voir leur église réhabilitée en centre culturel, logement ou autre… selon l’acheteur du bâtiment. Commune ou promoteur privé ? La question reste en suspens… « Avant que la fusion soit actée, nous ne pouvons rien envisager », enchaîne le bourgmestre. « Pourtant, des projets d’églises réhabilitées fonctionnent bien un peu partout, à Binche, par exemple, avec les Récollets. Ce ne sont pas les idées de reconversion qui manquent. »